AUTUN

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Augustodunum fut fondée vers \AUTUN 10 pour remplacer Bibracte comme chef-lieu de la cité des Éduens. Entourée d’une vaste enceinte, au carrefour de voies importantes, dotée de monuments imposants, elle connut en particulier une activité de type universitaire dont témoignent les Panégyriques (Eumène). En dépit du siège qu’elle subit en 269 à la suite de sa révolte contre l’empereur gaulois Tetricus, elle semble être restée vivante jusqu’au repli des IVe et Ve siècles (construction d’une citadelle entourant la ville haute, dans un coin de l’enceinte antérieure); une chrétienté, qui a laissé une inscription grecque et le souvenir du martyr Symphorien y apparaît assez tôt; la cathédrale est dédiée à saint Nazaire au IVe siècle. Des événements comme l’arrestation de l’évêque Léger n’affectent sa vie que superficiellement. La reine Brunehaut l’a dotée d’un hospice et de monastères.

Saccagée par les Sarrasins, en 731, la ville ne paraît revivre qu’au IXe siècle, quand l’évêque reçoit du roi la ville haute. Mais le comte d’Autun Richard le Justicier fonde le duché de Bourgogne et garde le contrôle de la ville, où s’établit un partage de la seigneurie. Le duc crée un quartier qui lui est propre, Marchaux (XIIe siècle?): deux villes fortifiées coexistent dans l’ancienne enceinte. Le culte de saint Lazare (translation de 1146 dans une nouvelle basilique, devenue par la suite cathédrale) prend une grande extension: il rythme les foires auxquelles la ville médiévale doit sa prospérité.

L’église Saint-Lazare d’Autun, commencée vers 1120, fut consacrée en 1130. Le porche fut construit à la fin du XIIe siècle et les arcs-boutants qui épaulent la voûte, à la fin du XIIIe. Le clocher, la flèche, ainsi que certaines chapelles latérales de la nef datent du XVe siècle. L’église, fameuse surtout pour son décor sculpté (tympan central figurant Le Jugement dernier , de Gislebertus), comporte une nef de sept travées, flanquée de collatéraux et précédée d’un porche de deux travées. Le transept est peu saillant et le chœur à deux travées se termine par une abside semi-circulaire à deux absidioles. L’élévation présente trois niveaux: au rez-de-chaussée, grandes arcades en cintre brisé à double rouleau, la voussure externe étant ornée d’un tore; au-dessus s’élève l’étage du faux triforium séparé du précédent par une frise à rosaces et une corniche moulurée. Dans chaque travée, le faux triforium comporte trois arcades en plein cintre que séparent des pilastres cannelés surmontés de chapiteaux; au-dessus des fenêtres hautes du niveau supérieur, une corniche souligne le départ de la voûte en berceau brisé sur doubleaux. Une coupole octogonale sur trompes s’élève sur la croisée du transept. L’abside centrale et les absidioles ont été remaniées au XVe siècle; la fameuse Ève d’Autun (XIIe siècle), couchée et pensive, est conservée au musée Rolin.

Éprouvée par le passage des routiers et des écorcheurs, la ville profite de la fortune d’un de ses habitants, le chancelier Rolin, dont le fils, évêque d’Autun, devient cardinal. Elle échappe en 1562 à la menace protestante et devient un des centres de la résistance catholique: passée sous le contrôle des ligueurs qui en expulsent l’évêque, elle repousse en 1591 l’armée du maréchal d’Aumont. Et, quand elle se soumet à Henri IV, les habitants démolissent la citadelle de Riveau, qui contrôlait la ville haute (une nouvelle enceinte a, entre 1546 et 1591, réuni celle-ci et Marchaux, que sépare le champ de foire). Le président Jeannin lui assure la faveur royale.

Autun a essayé, au XVIIIe siècle, de remodeler son visage, se dotant d’édifices nouveaux (halles); les évêques (Mgr de Roquette) ont bâti un magnifique séminaire; la ville connaît une activité économique originale (tapis de Marchaux). La révolution y suscite des tensions assez fortes, du fait de la résistance du clergé à la Constitution civile et de l’existence d’un noyau royaliste à côté d’un parti terroriste actif: l’évêque Gouttes, remplaçant Talleyrand démissionnaire, est guillotiné. La ville n’a pu obtenir d’être le chef-lieu d’un département du Morvan; elle a gardé l’évêché et, un temps, l’école centrale de Saône-et-Loire.

À l’écart désormais des grands axes routiers (ce qui ne l’empêche pas d’être l’enjeu de deux batailles, en 1870 et en 1944), et surtout des lignes ferroviaires importantes, Autun vit au XIXe siècle de son rôle de marché et de certaines activités industrielles (exploitation par l’industrie pétrolière des schistes bitumeux de la région; fabrication de meubles; constructions mécaniques par la suite). La ville, restée à peu près enfermée dans l’enceinte augustéenne, comptait 15 000 habitants en 1940; elle connaît, depuis lors, une expansion assez sensible.

Autun
v. de France (Saône-et-Loire); 19 422 hab.. Cath. romane St-Lazare (XIIe et XVe s.) dont le tympan représente le Jugement dernier.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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